Des auteurs montent au créneau contre l’usage de leurs livres par ChatGPT

Par Louise Caron

L’affaire qui secoue actuellement le monde de l’intelligence artificielle (IA) générative met en lumière les enjeux liés à la propriété intellectuelle et aux droits d’auteur.

Trois écrivains ont récemment déposé une plainte contre OpenAI, l’entreprise à l’origine de ChatGPT, ainsi que contre Meta, qui développe un logiciel similaire nommé LLaMA. Les plaignants soutiennent que ces deux géants de la tech ont utilisé le contenu de leurs ouvrages sans autorisation pour alimenter leurs modèles linguistiques.

Contexte de l’affaire : qui sont les auteurs concernés et quels sont leurs griefs ?

Les trois auteurs à l’origine de la plainte sont l’humoriste Sarah Silverman, auteure de l’autobiographie “The Bedwetter”, et les écrivains Christopher Golden et Richard Kadrey, connus aux États-Unis pour leurs ouvrages de fantasy. Ils ont sollicité un juge fédéral de San Francisco pour transformer leur procédure en action de groupe, ce qui permettrait à d’autres auteurs de se joindre à eux. Leurs accusations portent sur l’utilisation présumée de leurs livres pour nourrir les modèles linguistiques de ChatGPT (OpenAI) et LLaMA (Meta).

Bien qu’ils n’aient pas de preuve directe, les plaignants avancent que ChatGPT a produit des résumés “très justes” de leurs ouvrages lorsqu’ils l’ont sollicité, malgré quelques erreurs. Cette capacité à générer des résumés cohérents indiquerait que le logiciel aurait été alimenté avec des informations tirées de leurs livres. Quant à LLaMA, les trois écrivains soulignent que Meta a reconnu avoir utilisé des librairies en ligne comme Bibliotik, qui propose des livres numérisés sans l’autorisation des auteurs ou des éditeurs.

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Les enjeux de la propriété intellectuelle pour les logiciels d’IA générative

Les logiciels d’IA générative, tels que ChatGPT et LLaMA, sont conçus pour répondre à des requêtes en langage naturel et générer du texte. Pour ce faire, ils se nourrissent d’immenses quantités de données, dont certaines sont protégées par le droit de la propriété intellectuelle. Cette affaire met en évidence la nécessité de trouver un équilibre entre l’innovation technologique et le respect des droits d’auteur, afin de garantir une utilisation éthique et responsable des données.

Les auteurs cherchent à protéger leurs œuvres et à préserver leur valeur économique, tandis que les développeurs d’IA générative ont besoin d’accéder à des ressources diverses pour créer des logiciels performants et pertinents. Dans ce contexte, il est indispensable de déterminer si l’utilisation de matériel protégé par des droits d’auteur dans un modèle linguistique constitue une violation de ces droits ou si elle relève d’une exception légale, telle que l’utilisation équitable.

Les répercussions potentielles de cette affaire sur l’industrie de l’IA générative

Si les plaignants obtiennent gain de cause, cela pourrait avoir des conséquences significatives pour les entreprises développant des logiciels d’IA générative. Elles pourraient être contraintes de revoir leurs pratiques en matière d’utilisation de données protégées par des droits d’auteur et de mettre en place des mécanismes pour garantir la traçabilité et la transparence de leurs sources. Cela pourrait aussi ouvrir la voie à d’autres procédures judiciaires similaires et inciter les législateurs à adapter les cadres légaux pour tenir compte des enjeux spécifiques liés à l’IA générative.

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À l’inverse, si les plaintes sont rejetées, cela pourrait encourager les entreprises à poursuivre leurs activités sans remettre en question l’origine des données utilisées pour alimenter leurs modèles linguistiques. Cela pourrait par ailleurs susciter des débats sur la nécessité de renforcer la protection des droits d’auteur face aux nouvelles technologies et de définir des limites claires pour l’usage des œuvres protégées dans un contexte d’IA générative.

Les principales caractéristiques de ChatGPT et LLaMA

Avant de conclure, il peut être intéressant de comparer brièvement les deux logiciels d’IA générative concernés par cette affaire :

LogicielDéveloppeurTypeDisponibilité
ChatGPTOpenAIIA générative basée sur un modèle linguistiqueDisponible au grand public
LLaMAMetaIA générative basée sur un modèle linguistiqueAccès limité, pas encore lancé pour le grand public

En somme, l’affaire des auteurs contre OpenAI et Meta soulève des questions cruciales sur la propriété intellectuelle, les droits d’auteur et les pratiques éthiques dans le développement de logiciels d’IA générative. Quelle que soit l’issue de cette affaire, elle devrait inciter l’industrie et les législateurs à réfléchir aux meilleures pratiques pour garantir le respect des droits d’auteur tout en favorisant l’innovation technologique.

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