Face aux défis rencontrés par les startups de la Traveltech en France, le gouvernement met en place un programme visant à soutenir ces jeunes entreprises innovantes dans le secteur touristique. Cette initiative intervient alors que les voyages et le tourisme sont en voie de reprise après les perturbations causées par la dernière pandémie.
Avec l’objectif de dynamiser le secteur et encourager l’innovation, le gouvernement lance France Travel Tech, un programme destiné à soutenir une dizaine de startups chaque année. Ce dispositif s’adresse aux entreprises spécialisées dans divers domaines du tourisme (transport, voyage, tourisme d’affaires, etc.) et utilisant différentes technologies (SaaS, IA, connectivité 5G, métavers, VR, cybersécurité, etc.). Un appel à manifestation d’intérêt est lancé cette semaine pour sélectionner les entreprises qui bénéficieront de ce soutien.
La première promotion du programme sera dévoilée à l’automne lors d’un événement organisé à Bercy en présence des acteurs clés du secteur touristique. Cette initiative permettra de créer des synergies entre les différents intervenants et contribuer au renforcement de la position de la France comme première destination touristique mondiale. Le programme est piloté par la Direction générale des entreprises (DGE) et s’inscrit dans le cadre du plan Destination France, annoncé en novembre 2021.
La traveltech française en manque de représentation avec seulement 3 % des startups
Le programme French Tech 2030 vise à soutenir la réindustrialisation du pays grâce aux startups technologiques. Il succède à divers dispositifs précédents tels que Health 20, Green 20, Agri 20 et DeepNum 20. Le programme s’ajoute aux indices Next 40 et French Tech 120, qui mettent en lumière les startups françaises les plus prometteuses dans différents domaines.
Malheureusement, la présence des entreprises de la traveltech au sein de ces indices demeure faible. Sur l’ensemble des startups françaises, seules 450 à 700 appartiennent à ce secteur (67 % de B2C et 23 % de B2B), soit moins de 3 % du total. La dynamique du marché a connu un ralentissement ces dernières années : alors qu’on comptait environ cinquante créations nettes de startups par an au début des années 2010, ce nombre est descendu à 32 par an dès 2018 et a même atteint moins d’une vingtaine annuelle pendant la crise sanitaire.
Ce contexte difficile se reflète également dans les levées de fonds. Environ 75 % des startups du secteur ont levé moins de 500 000 euros, soit trois fois moins que la moyenne des startups françaises (1,5 million d’euros). Les entreprises ayant réussi à lever plus de 100 millions d’euros sont donc rares : on en compte seulement trois, à savoir BlaBlaCar, Virtuo et Evaneos.
Le secteur en quête de structuration
Face à la concurrence d’entreprises telles qu’Airbnb et Uber, la traveltech française peine à s’organiser efficacement. Selon une source gouvernementale, ce secteur souffre d’une intégration moins aboutie dans l’écosystème technologique. Non seulement il n’existe pas d’investisseur entièrement dédié au tourisme, mais les startups elles-mêmes ne semblent pas se connaître entre elles. Les liens avec les grands acteurs du tourisme tels qu’Accor et Air France, ainsi qu’avec les collectivités et les organismes de financement, sont faibles.
Même si la France demeure la première destination touristique au monde, le gouvernement estime qu’il est temps de renforcer l’écosystème de la traveltech et de faire émerger des leaders français capables de rayonner à l’international comme l’a fait BlaBlaCar. Olivia Grégoire, ministre déléguée en charge des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme souligne que le potentiel de développement de la traveltech est immense. Mais ces dernières années ont montré certaines difficultés pour faire émerger des leaders dans ce secteur. D’où la nécessité d’un soutien gouvernemental afin d’aider les startups, TPE, PME et ETI à s’organiser, se développer et même s’internationaliser.
Les Jeux Olympiques, tremplin pour le secteur touristique
Dans le contexte du programme France Travel Tech, le réseau d’incubateurs et d’accélérateurs du tourisme, France Tourisme Lab, jouera un rôle clé dans l’accompagnement des entreprises. Fondée en 2016 par la DGE, cette organisation a déjà soutenu 400 startups, dont plus de 80 à l’échelle internationale. Grâce à son expertise, ces jeunes entreprises ont pu lever plus de 200 millions d’euros et générer 1 750 emplois. L’expérience de France Tourisme Lab sera donc essentielle pour aider les acteurs du tourisme à conquérir de nouveaux marchés et se développer au-delà des frontières.
Le nouveau programme de soutien ne vise pas seulement à dynamiser un secteur clé de la French Tech, mais aussi à préparer en amont les Jeux Olympiques de 2024. “Notre ambition est de structurer l’écosystème, faciliter les levées de fonds et promouvoir des solutions novatrices pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Mais cet événement ne constitue pas une finalité en soi mais plutôt une étape indispensable.
Source : https://www.maddyness.com/
