Le marché actuel témoigne d’une mutation significative où le marketing éthique devient un vecteur puissant de l’impact achat. Les consommateurs, devenus des acteurs de la consommation responsable, se tournent vers des produits incarnant des valeurs morales, notamment ceux labellisés “sans”.
Ces alternatives éthiques gagnent du terrain, révélant que les tendances consommateurs se penchent vers des choix qui transcendent la simple transaction pour embrasser une dimension sociale et personnelle engagée.
La conscience animale influence le panier d’achat
La prise de conscience autour du bien-être animal marque profondément la tendance des consommateurs français. La récente étude Yougov révèle que près d’un tiers intègre cette préoccupation lorsqu’ils sélectionnent leurs produits. Des critères éthiques rigoureux, englobant 230 indicateurs allant de la naissance à l’abattage des animaux, sont désormais scrutés par les acheteurs. Ceux-ci privilégient les produits arborant des labels Cruelty Free, avec une nette préférence pour les produits qui garantissent l’absence de cruauté envers les animaux.
La sensibilité à l’égard de l’animal transcende les simples préférences pour devenir un élément décisif dans la consommation responsable. L’étiquetage offrant des informations claires sur le traitement des animaux est non seulement un gage de qualité, mais aussi un vecteur de confiance entre la marque et le consommateur. L’adhésion à ces valeurs se traduit incontestablement par un impact sur l’impact achat.
29% des Français prennent en compte l'étiquetage concernant le bien-être animal lorsqu'ils font leurs courses.
L’impact des facteurs sociaux et personnels sur les choix éthiques
Les choix liés au marketing éthique ne sont pas uniquement guidés par des valeurs altruistes. Selon les chercheurs d’Audencia et leurs partenaires, la pression sociale et la sensibilité personnelle à la cause animale exercent une influence notable sur le comportement d’achat. Les consommateurs sont influencés par leur entourage et leur propre empathie envers les animaux, ce qui les pousse vers des produits non testés sur ces derniers.
Il est intéressant de noter que ces mêmes facteurs n’ont pas d’influence sur l’achat de cosmétiques conventionnels. Ceci suggère que le discours autour de la santé consommateur et de l’apparence personnelle peut être particulièrement puissant. Les entreprises doivent donc s’efforcer de communiquer efficacement autour de leurs engagements éthiques pour répondre à ces attentes individuelles et sociales.
- Pression sociale et sensibilité animale influencent les intentions d’achat.
- L’apparence personnelle est un facteur clé dans la perception des produits éthiques.
- Les engagements éthiques doivent être clairement communiqués pour être efficaces.
“Sans” versus “avec” : quelle promesse l’emporte ?
Lorsqu’il s’agit de produits cosmétiques, la tendance est claire : les promesses “sans” l’emportent sur les “avec”. Les consommateurs montrent une préférence marquée pour des termes tels que “sans parabène“, ce qui incite à une intention d’achat supérieure à celle suscitée par des produits se targuant d’un “impact environnemental réduit“. Cela souligne une préoccupation majeure pour la santé consommateur par rapport à l’environnement.
Dans le même ordre d’idées, un produit étiqueté “avec de l’huile d’avocat” est perçu comme étant potentiellement meilleur pour la santé et donc, attire davantage les consommateurs qu’un produit promouvant son emballage “avec du plastique recyclé”. Il semble donc que la clarté des bénéfices personnels directs ait un rôle prépondérant dans l’intention d’achat.
Marques de distributeurs : la quête d’une image responsable
Les marques de distributeurs (MDD) ne sont pas en reste face au défi de l’éthique. Elles cherchent à améliorer non seulement la qualité produit, mais aussi leur image de marque. Les promesses centrées sur la santé semblent avoir une longueur d’avance sur celles liées à l’environnement. La présence d’ingrédients d’origine naturelle dans les MDD suscite une confiance accrue chez le consommateur, renforçant ainsi leur attachement à l’enseigne.
Cette confiance rejaillit positivement sur la perception du magasin, incitant à revenir et à recommander l’établissement. Une action qui doit toutefois s’intégrer dans une politique globale menée par la grande surface pour être perçue comme authentique et crédible. La recherche d’une image responsable est donc un enjeu majeur pour les MDD.
Rôle de la preuve dans la communication des engagements éthiques
L’étude souligne que pour que l’engagement éthique soit convaincant, il ne doit pas se limiter à des promesses. La crédibilité marque se construit sur la transparence et la présentation de preuves concrètes. Les consommateurs recherchent des garanties tangibles qui confirment les allégations des entreprises.
Ainsi, pour influencer véritablement les décisions d’achat, il est nécessaire que les entreprises intègrent leurs engagements dans une politique globale, cohérente avec leur image de marché. L’étude EY-Parthenon de 2023 identifie Leclerc, les magasins U et Intermarché comme leaders dans ce domaine, illustrant l’impact consommateur positif que peuvent avoir ces stratégies responsables.