L’assurance chômage face à un gouffre financier : la Suisse en ligne de mire

Par Frederic Becquemin

Confrontée à un déficit croissant, l’Unédic, organisme de gestion de l’assurance chômage en France, peine à équilibrer ses comptes en raison des coûts élevés liés à l’indemnisation des travailleurs frontaliers.

Selon le règlement européen, ces derniers perçoivent des allocations calculées sur les salaires suisses, nettement supérieurs aux français. Cette situation crée un déséquilibre financier préoccupant et soulève des questions sur la viabilité à long terme de la régulation européenne actuelle.

Le règlement européen et ses effets sur l’Unédic

Selon le règlement 883/2004, les travailleurs frontaliers cotisent à l’assurance chômage dans le pays où ils sont employés, mais en cas de licenciement, c’est le pays d’origine qui doit prendre en charge les indemnisations chômage. Cette disposition crée un déséquilibre significatif pour l’Unédic, notamment à cause des différences de salaire entre les pays.

La France, en particulier, ressent l’impact de ce règlement européen car beaucoup de ses résidents travaillent en Suisse, où les salaires sont nettement supérieurs. Les cotisations sociales versées en Suisse ne compensent pas les montants élevés que l’Unédic doit verser en cas de licenciement, générant ainsi un déficit considérable dans la gestion de l’assurance chômage transfrontalière.

Impact des disparités salariales entre la Suisse et la France

Le salaire moyen en Suisse est largement supérieur à celui de la France. Par exemple, le salaire minimum dans le canton de Genève peut atteindre jusqu’à 4 400 euros, contre seulement 1 767 euros en France en 2023. Ces disparités salariales exacerbent le fardeau financier de l’Unédic, augmentant les indemnisations chômage dues aux travailleurs licenciés rentrant en France.

La compensation financière actuelle ne couvre pas la totalité des coûts, creusant ainsi le déficit. Ce déséquilibre appelle une révision urgente des règles régissant les cotisations et indemnités transfrontalières.

Des tentatives de réforme avortées

Malgré plusieurs tentatives pour ajuster ce système, les efforts de réforme de l’assurance chômage ont échoué. Les propositions législatives visant à permettre que l’État qui reçoit les cotisations sociales soit aussi celui qui indemnise, ont été bloquées au Comité des représentants permanents des États membres, faute de consensus.

Ces blocages reflètent des intérêts nationaux divergents et mettent en lumière la complexité des négociations au sein de l’Union européenne. La France a particulièrement poussé pour ces changements, mais se heurte à la résistance de pays bénéficiant du système actuel, comme la Belgique.

Le poids économique des compensations insuffisantes

L’Unédic se trouve dans une situation financièrement précaire en raison des compensations financières insuffisantes reçues pour les indemnisations chômage versées aux travailleurs frontaliers. Le déficit annuel approche le milliard d’euros, une somme qui pèse lourdement sur les finances publiques françaises.

  • Les disparités dans le niveau de vie et le coût de la vie entre la France et la Suisse aggravent ce déséquilibre.
  • Une réforme s’impose pour aligner les compensations sur les coûts réels engendrés par les différences salariales transfrontalières.
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La position de la France et les enjeux politiques

La France a souvent été critiquée pour sa gestion passive des déficits de l’Unédic. Les acteurs politiques et économiques soulignent le besoin d’une stratégie proactive pour réformer les règles de l’assurance chômage à l’échelle européenne.

“Il est indispensable que le gouvernement prenne des mesures décisives pour corriger ce déséquilibre financier, qui affecte non seulement l’économie mais aussi les vies des travailleurs frontaliers.”

Jean-Eudes Tesson, Président de l’Unédic

Propositions pour une gestion équitable des indemnités

Pour atténuer les effets du déséquilibre actuel, des experts proposent l’introduction d’un coefficient correcteur dans le calcul des indemnisations chômage. Ce coefficient ajusterait les paiements en fonction du niveau de vie et des salaire moyen dans le pays d’emploi.

Cette mesure permettrait une distribution plus équitable des allocations, en réduisant les indemnités pour les pays à salaire élevé comme la Suisse, et en augmentant celles pour les pays où le salaire est moindre. Un tel ajustement pourrait contribuer à stabiliser les finances de l’Unédic.

Le rôle des négociations bilatérales futures

Dans le contexte des relations franco-suisses, les négociations bilatérales futures jouent un rôle clé. Elles offrent une opportunité de discuter et potentiellement de résoudre les problèmes liés aux cotisations transfrontalières et aux indemnisations chômage.

L’ouverture récente du dialogue entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la présidente de la Confédération suisse, Viola Amherd, pourrait s’avérer fondamentale. Ces pourparlers pourraient enfin permettre de trouver des solutions durables et équitables pour les travailleurs frontaliers et les finances publiques des pays concernés.

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15 réflexions au sujet de “L’assurance chômage face à un gouffre financier : la Suisse en ligne de mire”

  1. C quoi cette article.. la suisse remboursement le montant des cotisations chomages à la france travail.. y a aucun gouffre puisquec est la suisse qui paye au final…

    Répondre
  2. En France , nos gouvernants sont soient incompétent soient débiles , ces gens travaillent en Suisse , cotisent en Suisse , et quand ils sont au chômage , c’est la France qui les prends en charge ? avec le surcout que représente la différence de salaire , j’ hallucine . Qui à pu signer un pareil protocole !!!
    Texte de loi à rayer définitivement ? ON est con à ce point .

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    • Depuis des années que je dis ça,et les gens ne voulaient pas le croire,même les gens qui travaillent sur France.
      Les frontaliers ne paient moins impôt qu un travailleur français et à ton point vu.
      Et en plus ils ne cotisent pas pour l Assurance chômage etc………
      Comme un salarié en France.
      La Suisse reverse en France une partie des impôts mais pas suffisant
      Depuis des années que c est comme ça
      Sur la santé et plein d autres choses.etc….

      Répondre
    • Oui, ces gens travaillent en Suisse mais vivent et paient la large majorité de leurs impôts en FRANCE, pendant que les gens qui vivent et travaillent en Suisse, eux, voient leurs salaires baisser et subissent un coût de la vie bien plus élevé qu’en France, alors que ce sont eux qui financent avec leurs impôts en Suisse toutes les infrastructures dont bénéficient (en premier lieu, c’est un comble) les frontaliers de France (trains, parkings + transports publics, routes) pour pouvoir venir travailler en Suisse en masse, poussant au passage une partie de la population de Suisse au chômage puisque moins compétitive car besoin d’un salaire plus élevé pour vivre et arriver à payer les ~600.- d’assurance-maladie obligatoire mensuelle en Suisse, les ~2500.- mensuels de loyer pour un T4, les ~1200.- d’impôts mensuels pour un salaire moyen… à la fin, le frontalier rentre en France avec un pactole qu’il dépense en France et des impôts qui bénéficient largement à la France ; l’habitant de la classe moyenne de Suisse doit compter ses sous pour boucler le mois, ne peut pas dépenser grand chose dans les commerces de Suisse, qui ferment tous les uns après les autres faute de rendement suffisant dans des centres-villes suisses hors de prix… Du coup le contribuable de Suisse doit même aller faire ses courses en France voisine pour arriver à fonctionner, ce qui fait encore les affaires des commerces (et donc des communes) français. L’injustice de cette situation, elle est clairement pour le contribuable de Suisse et pour le véritable habitant de la France voisine, celui qui vit, travaille et paie tous ses impôts en France et qui vit avec un salaire français dans une zone où tout est plus cher à cause de sa proximité avec la Suisse, pendant que le frontalier venu souvent s’installer depuis l’autre bout du pays (ou venu de n’importe quel pays étranger de l’Union européenne) par apât du gain en Suisse, lui, vit confortablement dans sa villa en Rhône-Alpes, en Bourgogne ou en Alsace pour un salaire de carrossier ou d’aide-soigant suisse. Vous voudriez en plus que ce soit la Suisse qui paie la totalité de leur chômage (alors qu’elle en paie déjà d’ailleurs une petite partie à la France)? Ça va, vous trouvez pas ça un peu gonflé? Le plus logique serait que chacun travaille dans le pays où il vit et paie les impôts, et que les politiciens fassent en sorte que ce soit viable de cette manière, point final.

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  3. Un état des lieux biaisé : le fardeau des travailleurs frontaliers pour les recettes de l’état français se calcule en parlant des coûts mais aussi des gains. Ces frontaliers reçoivent un salaire suisse et paient leurs impôts en France (oa mettre le cas des genevois à part). Quel est le gain pour l’état français ? Si on abaisse leur indemnité chômage alors baissons le taux d’impôt car les seuils français sont inadaptés. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre

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  4. Un article fait par un envieux méconnaissant.
    La Suisse paie le chômage en France, au moins les 6 premiers mois
    De plus, il faut peut-être très mettre dans la balance le montant des impôts payés par ces mêmes frontaliers lorsqu’ils sont actifs …..
    Bref article inutile et partial

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    • En tant que Frontalier est travailleur actif, je paye énormément d’impôts je paye aussi Le CNTFS, et même avec un salaire suisse, je ne m’en sors pas, car l’État français est trop gourmand Et pourtant il y a déjà des accords entre la France et la Suisse qui justement reverse le surplus à l’État français donc on se fout de nous avec toute l’argent que le Frontalier génère et toute l’argent que la Suisse redistribuer à la France. On nous prend encore Pour des chèvres À nous faire croire que L’ex Employés Suisse Coûte trop cher À France, Emploi, alors qu’il cotise tout autant qu’un travailleur français À proportion égal Faut juste dire que c’est Macron et Gabriel Attal, les vampires du gouvernement qui veulent faire des réformes à tout-va prendre de la thune partout où ils peuvent avec de fausses déclarations Et d’arrêter de prendre les thunes à des pauvres travailleurs qui sont partis de chez eux pour essayer de travailler en Suisse et de s’en sortir. Les gens font des concessions et on continue à leur taper dessus non mais il faut qu’ils arrêtent de sous de la gueule du monde.

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  5. “une somme qui pèse lourdement sur les finances françaises” 1 milliard…
    Et les milliards dépensés pour une guerre qui ne nous concerne pas, on en parle ?
    La vérité c’est que les travailleurs frontaliers ont un pouvoir d’achat extraordinaire qu’ils utilisent pour soutenir l’économie française et qu’ils versent des fortunes tous les mois pour renflouer la sécurité sociale (CMU).

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  6. Et oui, vu l’augmentation du nombre de frontaliers Suisse ces dernières années, il n’est guère étonnant que ce gouvernement mafieux ( le racket étant généralement une activité mafieuse ) lorgne de plus en plus sur des recettes supplémentaires de ce côté là. Que voulez vous qu’ils prennent de plus aux travailleuses et travailleurs français(e), ils ont déjà pris tout ce qu’ils pouvaient.

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    • J suis d accord…ils sont en mode racket des réformes à tt va
      Chercher le moindre centime là où ils peuvent le prendre et balancer des milliards pour une guerre que eux seuls cautionnement
      C est de l escroquerie
      La France est déjà un pays qui n’ est plus viable
      Mais depuis macron et Attal,2 gamins même pas secs derrière les oreilles
      C est une catastrophe
      Ces mecs c est des boulets
      C est honteux d être né en France
      Alors bien sûr qu ils vont tapper sur le fric des frontaliers
      Mais si comme vous le dites, la Suisse payé,là c est du vol.
      550 000 euros de champagne pr 4 ans je rappelle
      La fine équipe
      C’est a vomir

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  7. Et les 0,3% de la rétrocession des salaires représentant rien que pour la Haute-Savoie plus de 160 millions d’euros chaque année sans compter à peu près 1 000 euros par tête de pipe pour la ville de résidence du frontalier et j’en passe comme la création du CNTFS un service de l’URSSAF créé en 2015 spécialement pour faire les poches des frontaliers…

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  8. Franchement je comprends pas de quels déficits ils parlent dans cette article, étant moi même dans ce même cas actuellement d’un chômage transfrontalier. C’est bien la Suisse qui verse les indemnités à la France pour pouvoir nous indemnisé. Sachant qu’on perd de l’argent parce que justement on est frontalier contrairement aux résidents. Je ne vois pas se qu’ils recherchent finalement. Sauf de nous insisté à partir s’installer en Suisse.

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  9. Exactement… à vomir
    Honte à l’état osant encore publier une offre d’appel sans gêne !!
    Super duo à couler la France à une vitesse grand V !!!
    Pas étonnée de tout ce mal être et violence en France ! Le pire c que je ne jalouse personne…mais notre très chère terre d’acceuil donne porte ouverte aux gens qui profitent du système social tous frais payés !!! Hallucinant!!!!
    Et cela au détriment du Français exemplaire à payer et cotiser depuis toujours…y a pas de mots… DÉGUEULASSE ET ÉCOEURANT

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