Une étude réalisée par Indeed en partenariat avec OpinionWay met en lumière l’état préoccupant de la santé mentale des salariés en France.
Alors que le gouvernement français, sous la direction du Premier ministre Michel Barnier, a annoncé que la santé mentale serait la grande cause nationale de l’année 2025, les résultats de cette enquête viennent souligner l’urgence de la situation.
Une hausse des arrêts maladie liée à un profond mal-être
L’étude révèle que 40% des salariés ont reçu une prescription d’arrêt maladie au cours des 12 derniers mois, touchant particulièrement les moins de 35 ans (54%) et les managers (52%). Les principales causes évoquées sont physiques (20%) et psychologiques (10%), mais un autre facteur majeur est le besoin de repos, reflétant un épuisement professionnel important. Ce dernier touche 39% des salariés, qui déclarent être trop fatigués pour s’engager dans des activités après le travail.
Enquête réalisée auprès de 1 050 salariés français, représentatifs des entreprises privées de plus de 20 salariés
Le travail en cause : démotivation et conditions dégradées
Le tableau ci-dessus illustre que 91% des salariés considèrent la démotivation comme une des principales causes des arrêts maladie, suivie par le mal-être général en France (87%) et la dégradation des conditions de travail (84%). Ces facteurs reflètent une dégradation générale du climat de travail en France.
Les données montrent également que 37% des salariés estiment que rester dans leur entreprise actuelle pourrait nuire à leur santé mentale. Ce chiffre est encore plus alarmant chez les jeunes (47%) et les managers (50%).
Le tabou persistant du burn-out
L’épuisement professionnel est une réalité grandissante : 71% des salariés rapportent des cas de burn-out au sein de leur entreprise, et un tiers déclare en avoir souffert personnellement. Pourtant, seuls 10% des salariés en burn-out ont pris un arrêt maladie pour des raisons de santé mentale, signe d’un tabou persistant et de la culpabilité qui en découle. Près de 57% des salariés se sentiraient coupables de s’arrêter pour burn-out, un sentiment particulièrement marqué chez ceux qui en souffrent actuellement (78%).
La méfiance au sein des entreprises est également un frein majeur à la reconnaissance de ce phénomène. 50% des salariés estiment que leur direction doute de la réalité de certains burn-out, les interprétant comme des excuses pour refuser des augmentations salariales.
Un besoin urgent de solutions
Cette étude révèle une situation alarmante quant à l’état de santé mentale des salariés français. La dégradation des conditions de travail, combinée à la démotivation et au tabou entourant les maladies mentales, contribue à l’augmentation des arrêts maladie. Pour contrer cette tendance, les entreprises sont invitées à améliorer les conditions de travail et à favoriser un climat de bien-être, sous peine de voir ces chiffres continuer à grimper.
L’année 2025, placée sous le signe de la santé mentale, sera l’occasion de réfléchir à des solutions durables pour enrayer cette crise grandissante.