L’investissement responsable connaît une nouvelle dynamique grâce à une étude récente mettant en exergue l’engagement des investisseurs européens en matière d’ESG par rapport à leurs confrères américains.
Pedro Matos de la Darden School of Business et son équipe ont scruté les portefeuilles d’actions et les rapports annuels pour évaluer la sincérité des signataires des Principes pour l’investissement responsable (PRI). Avec des actifs sous gestion dépassant les centaines de milliards, l’étude révèle une vérité incontournable : l’Europe montre la voie en intégrant pleinement les critères ESG, tandis que les États-Unis peinent à se défaire du spectre du greenwashing. Cette divergence transatlantique interpelle et appelle à une diligence raisonnable accrue de la part des investisseurs soucieux de la sincérité de leurs engagements.
Une étude révèle les pratiques d’investissement durable
Avec ses collègues chercheurs, Pedro Matos a scruté la sphère de l’investissement responsable à travers le prisme des scores ESG. Ils ont analysé si les engagements pris par les signataires des Principes pour l’investissement responsable (PRI) étaient palpables dans les portefeuilles d’actions qu’ils gèrent. Les conclusions soulignent une réalité nuancée, où l’intégration des valeurs ESG transcende le simple affichage des intentions.
La recherche a établi un lien direct entre l’adhésion déclarée aux PRI et l’intégration ESG effective dans les pratiques d’investissement. En examinant des portefeuilles à l’échelle mondiale, on observe que les signataires des PRI, qui ont réellement intégré le cadre ESG, montrent des scores supérieurs à ceux qui ne l’ont pas fait. La transparence de ces pratiques est mise en lumière, révélant une adhésion authentique aux principes d’un avenir durable.
“A travers cette recherche, nous souhaitions savoir si les institutions signataires des PRI « joignaient le geste à la parole » en ce qui concerne l’intégration des facteurs ESG à leurs portefeuilles d’actions”
Pedro Matos, Darden School of Business
Greenwashing aux USA contre responsabilité en Europe
Les investisseurs institutionnels européens semblent prêter une oreille attentive aux critères ESG, en adoptant notamment des stratégies de filtrage ESG. Cette approche consiste à sélectionner ou exclure des investissements basés sur leur performance environnementale, sociale et de gouvernance. Cette tendance contraste avec un constat alarmant aux États-Unis où les pratiques de greenwashing sont mises en évidence par l’étude.
En Amérique, malgré les engagements pris, certains acteurs ne respectent pas leurs promesses en matière d’obligations fiduciaires liées à l’ESG. Cela souligne une nécessité de diligence raisonnable accrue de la part des investisseurs. Selon Simon Glossner, un des co-auteurs de l’étude, cette divergence pourrait s’expliquer par une série de facteurs, dont des incitations commerciales et un marché ESG moins mature.
Au cœur de ces découvertes réside une invitation à la vigilance pour les investisseurs cherchant à allier rendement financier et impact positif sur la société et l’environnement. Pour ce faire, il est conseillé de regarder au-delà des labels et d’évaluer en profondeur la réalité des actions menées par leurs gestionnaires d’actifs. En Europe comme aux États-Unis, les acteurs du marché financier sont donc appelés à renforcer leur intégrité en matière d’investissement responsable, pour que ce dernier puisse véritablement contribuer à un développement durable.