Depuis quelques années, l’intelligence artificielle (IA) est au centre de nombreuses discussions et controverses, notamment en ce qui concerne les géants du numérique tels que Google, Facebook et autres GAFAM.
Ces entreprises, très présentes au Canada et au Québec, sont souvent pointées du doigt pour leurs pratiques parfois jugées éthiquement douteuses ou socialement injustes. Pourtant, les chercheurs en IA, dont les travaux sont en grande partie financés par les fonds publics, restent étonnamment silencieux face à ces enjeux.
Le financement public de la recherche en IA et les liens avec les géants du numérique
Rappelons que les travaux menés par les chercheurs en IA sont souvent financés par des subventions publiques, notamment au travers de l’Institut canadien de recherches avancées, dont les fonds proviennent du gouvernement fédéral. Ces subventions permettent la création de chaires de recherche associant des universités et des entreprises du numérique, telles que Google ou Facebook. Si ces partenariats peuvent offrir des opportunités intéressantes en termes de développement et d’innovation, ils soulèvent aussi des questions quant à la responsabilité des chercheurs et des universités face aux pratiques de ces entreprises.
Par ailleurs, les médias canadiens et québécois n’hésitent pas à faire la promotion des chercheurs en IA et des entreprises qui les embauchent, mettant en avant la « Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle ». Cette déclaration, censée incarner un comportement exemplaire dans le domaine des algorithmes, stipule notamment que l’IA doit « ne pas nuire au maintien de relations humaines », « permettre d’accroître le bien-être » ou encore « éviter de créer des dépendances par les techniques de captation de l’attention ».
Des enjeux éthiques et sociaux liés à l’utilisation des algorithmes d’IA
Les controverses entourant les géants du numérique, tels que Google et Meta (anciennement Facebook), mettent en lumière des enjeux éthiques et sociaux majeurs liés à l’utilisation des algorithmes d’IA. Parmi ces enjeux, on peut citer la question de la justice sociale, de la protection de la vie privée, de la transparence des décisions algorithmiques, ou encore de l’équité et de la non-discrimination dans le traitement des données.
Or, face à ces problématiques, le silence des chercheurs en IA est frappant. Ces derniers, dont les travaux sont pourtant au cœur des innovations développées par les entreprises du numérique, restent en retrait des débats et des controverses. Pourtant, leurs connaissances et leur expertise pourraient apporter un éclairage capital sur les enjeux éthiques et sociaux liés à l’utilisation des algorithmes d’IA, ainsi que sur les possibles solutions à mettre en place pour y répondre.
Le rôle des chercheurs en IA face aux enjeux éthiques et sociaux
Il est légitime de s’interroger sur la responsabilité des chercheurs en IA face aux enjeux éthiques et sociaux soulevés par l’utilisation des algorithmes d’IA par les entreprises du numérique. Aussi, ces chercheurs sont les créateurs des technologies qui permettent à ces entreprises d’optimiser leurs profits, souvent au détriment du bien public et de la vie démocratique. Ils ont donc un rôle à jouer pour sensibiliser le public et les décideurs à ces enjeux, et contribuer à la mise en place de solutions pour y faire face.
Les chercheurs en IA ont un devoir d’exemplarité et de cohérence dans leurs discours et leurs actions. S’ils se revendiquent comme défenseurs d’un développement responsable de l’intelligence artificielle, ils doivent être capables de dénoncer publiquement les comportements antisociaux des GAFAM et d’autres entreprises qui utilisent leurs innovations de manière ab usive ou contraire aux principes éthiques qu’ils prônent.
Des actions possibles pour faire face aux défis éthiques et sociaux
Afin de répondre aux enjeux éthiques et sociaux liés à l’utilisation des algorithmes d’IA, différentes actions pourraient être envisagées. Parmi celles-ci, on peut citer la mise en place de régulations plus strictes, tant au niveau national qu’international, pour encadrer l’utilisation de ces technologies et garantir le respect des principes éthiques et des droits fondamentaux des individus.
De plus, les chercheurs en IA pourraient s’engager davantage dans le débat public et contribuer à la réflexion sur les enjeux éthiques et sociaux liés à l’utilisation des algorithmes d’IA. Cela pourrait passer, par exemple, par la publication d’articles, la participation à des conférences ou des tables rondes, ou encore la création de groupes de travail interdisciplinaires réunissant des chercheurs, des représentants des entreprises du numérique, des juristes, des sociologues, et d’autres acteurs concernés par ces enjeux.
Actions possibles | Objectifs |
Mise en place de régulations | Encadrer l’utilisation des technologies d’IA et garantir le respect des principes éthiques |
Engagement des chercheurs en IA dans le débat public | Contribuer à la réflexion sur les enjeux éthiques et sociaux liés à l’utilisation des algorithmes d’IA |
Création de groupes de travail interdisciplinaires | Réunir les acteurs concernés par les enjeux éthiques et sociaux de l’IA pour élaborer des solutions concertées |
En résumé, il prendre prendre en compte les enjeux éthiques et sociaux liés à l’utilisation des algorithmes d’IA par les entreprises du numérique, ainsi que la responsabilité des chercheurs en IA face à ces enjeux. Le silence de ces chercheurs, dont les travaux sont pourtant au cœur des controverses entourant les géants du numérique, ne peut être ignoré et doit être questionné. Plus que jamais, il est nécessaire d’engager le débat et de mettre en place des actions adaptées pour faire face aux défis éthiques et sociaux que soulève l’intelligence artificielle dans notre société.