Les entreprises sont aujourd’hui confrontées à un choix délicat entre flexibilité financière et engagement éthique. Le développement de la RSE dans les achats modifie profondément les stratégies d’approvisionnement.
Comment concilier les objectifs économiques avec des pratiques plus responsables ? Certains y voient l’opportunité de co-construire la valeur avec les fournisseurs, marquant ainsi une transformation nécessaire. D’autres s’interrogent : est-il possible que la performance financière rencontre les engagements responsables sans compromis ? Les réponses ne sont pas toujours évidentes.
La montée en puissance de la RSE dans les achats
Depuis quelque temps, l’importance de la RSE dans les achats se reflète dans la manière dont les organisations gèrent leurs approvisionnements. Selon l’étude « Procurement Trends 2024 » du groupe EPSA, 31% des entreprises ont déjà mis en place un dispositif d’accompagnement pour leurs fournisseurs responsables. Cette démarche montre un engagement fort pour intégrer des pratiques durables dans le processus d’achat, notamment en ce qui concerne le scope 3 des émissions de gaz à effet de serre.
Les secteurs touchés par ces évolutions sont variés, bien que la santé et l’éducation soient moins concernés par les conformités réglementaires que le secteur des transports et du tourisme. Néanmoins, 62% des entreprises ont initié des initiatives durables, témoignant d’une prise de conscience et d’une volonté d’adaptation aux exigences actuelles en terme de responsabilité sociétale.
“La responsabilité sociétale des entreprises est devenue un levier incontournable pour les services achats.”
Christophe Roth, auteur de l’étude « Procurement Trends 2024 »
Quand la performance financière rencontre les engagements responsables
Les entreprises sont confrontées à une tension entre la quête de performance financière et le respect de leurs engagements éthiques. D’après l’étude, 64% des répondants estiment que l’intégration de critères RSE dans le processus d’achat peut compromettre les performances à court terme. Néanmoins, ces investissements initiaux pourraient être compensés à long terme par des bénéfices tels que la réduction des risques réglementaires et une amélioration de la réputation.
L’adoption de pratiques d’achat responsables permet aux organisations de répondre aux attentes des parties prenantes tout en bâtissant une base solide pour une croissance durable. Collaborer avec des fournisseurs engagés dans des démarches éthiques peut renforcer la confiance des clients et attirer des investisseurs sensibles aux enjeux de la durabilité.
Co-construire la valeur avec les fournisseurs : une évolution nécessaire
Bien que 66% des entreprises n’aient pas encore mis en place de dispositif de co-construction de valeur avec leurs fournisseurs, 34% ont commencé à explorer cette voie ou prévoient de le faire prochainement. Cette tendance reflète une prise de conscience croissante de la nécessité de collaborer étroitement avec les partenaires pour innover et créer de la valeur ajoutée de manière durable.
L’évaluation 360° reste peu répandue, avec seulement 20% des entreprises l’ayant adoptée. Les petits acteurs se montrent particulièrement ouverts à cette démarche, tandis que les grandes entreprises intègrent progressivement cette pratique. Cette évolution illustre un changement dans la collaboration fournisseurs, marquant une nouvelle étape dans l’évolution des achats.