En etretient, révéler un handicap peut être une véritable épreuve. Certains choisissent la dissimulation, craignant les conséquences sur leurs opportunités. Mais que se passe-t-il lorsque ce handicap est invisible ?
Le processus de recrutement devient alors un terrain miné, où chaque mot compte. Les préjugés subsistent-ils malgré les avancées ? Les candidats doivent-ils taire cette partie d’eux-mêmes pour avoir une chance ?
La crainte de la discrimination pousse à la dissimulation du handicap
Lorsqu’ils postulent à un emploi, beaucoup de candidats hésitent à mentionner leur handicap par peur de subir de la discrimination. Une étude récente menée par Indeed et OpinionWay révèle que 70 % des personnes avec un handicap invisible préfèrent ne pas le signaler avant la signature du contrat de travail. Cette appréhension provient de la crainte que le fait de signaler son handicap puisse nuire à leurs chances d’embauche.
Les personnes concernées rencontrent des difficultés spécifiques lors de leur recherche d’emploi. Selon cette même étude, 84 % des recruteurs reconnaissent que les candidats avec un handicap invisible font face à des obstacles supplémentaires pour trouver un poste. Ce climat de méfiance conduit les candidats à dissimuler leur handicap, alimentant ainsi un cercle vicieux d’exclusion et de silence.
Une reconnaissance officielle qui freine l’évolution professionnelle
La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) est censée faciliter l’accès à l’emploi, mais en pratique, les choses semblent différentes. L’étude montre que 73 % des salariés possédant une RQTH ont du mal à trouver un emploi, et 65 % éprouvent des freins dans leur progression de carrière. Ces chiffres suggèrent que la RQTH peut parfois se transformer en obstacle plutôt qu’en avantage.
Les obstacles professionnels ne se limitent pas à l’embauche. Au sein de l’entreprise, le manque d’aménagements adaptés et les préjugés peuvent entraver les opportunités d’évolution. Les personnes avec un handicap invisible voient ainsi leurs perspectives professionnelles réduites, malgré leurs compétences et leur engagement.
Entreprises et handicap : un décalage entre perceptions et réalités
Un fossé existe entre la perception des employeurs et celle des salariés concernant le handicap au travail. Tandis que 64 % des recruteurs estiment que leurs équipes sont sensibilisées aux questions de handicap, seulement 47 % des employés partagent ce sentiment. Cette divergence souligne le besoin accru de sensibilisation au sein des organisations.
Les entreprises mettent parfois en place des politiques d’inclusion, mais leur application reste limitée. D’après l’étude, 93 % des salariés avec un handicap, visible ou invisible, estiment que le sujet n’est pas suffisamment pris en compte. Il apparaît donc nécessaire de renforcer l’inclusion en entreprise pour construire un environnement de travail réellement accueillant pour tous.