À l’heure où la gouvernance responsable devient un incontournable, les conseils d’administration du SBF 120 marquent leur empreinte avec des initiatives innovantes en RSE/ESG et une attention renouvelée à la diversité.
Ce mouvement reflète une transformation profonde, où la nécessité de repenser les modèles de gestion et d’encourager des pratiques inclusives et durables s’impose comme une réponse aux attentes sociétales et environnementales actuelles.
Engagement croissant des conseils en RSE
L’année 2024 marque une avancée significative dans l’engagement des conseils d’administration des entreprises du SBF 120 envers la responsabilité sociale. En témoigne l’augmentation notable du nombre de comités dédiés à la RSE/ESG, reflétant une prise de conscience accrue de l’importance du développement durable dans la stratégie d’entreprise. Cette évolution est alignée avec les attentes croissantes des parties prenantes en termes de transparence et d’éthique des affaires.
La France se positionne en leader de la gouvernance responsable en Europe.
La progression observée a été substantielle, avec 86 % des entreprises du SBF 120 ayant institué un comité RSE en 2024, contre seulement 26 % en 2015. Cela place la France en avance sur la moyenne européenne et bien au-delà des pratiques observées chez ses homologues anglo-saxons. Ce virage marque un engagement renouvelé et fort des conseils d’administration à intégrer les préoccupations environnementales et sociales au cœur de leur gouvernance.
Adoption des objectifs climatiques par les entreprises françaises
En 2024, l’adoption des objectifs de l’initiative SBTi par les entreprises françaises souligne un engagement accru envers la lutte contre le réchauffement climatique. L’adhésion à cette initiative mondiale illustre une volonté de se conformer à des standards internationaux rigoureux, en ligne avec l’Accord de Paris. La France excelle dans ce domaine, surpassant des économies majeures telles que le Royaume-Uni et les États-Unis.
Cela étant dit, il reste des défis à relever, car seulement 37 % des entreprises du SBF 120 ont pris l’engagement ambitieux de limiter le réchauffement à 1,5 °C. Malgré cela, le taux de participation général reste impressionnant et témoigne d’un engagement climatique sérieux. Cela démontre la responsabilité croissante des entreprises françaises vis-à-vis des enjeux climatiques mondiaux.
Formation en RSE/ESG au sein des conseils d’administration
L’importance de la formation des administrateurs aux enjeux de durabilité a été particulièrement soulignée au sein du CAC 40. La formation en RSE/ESG est indispensable pour permettre aux conseils de prendre des décisions éclairées et responsables. Cette pratique a vu une augmentation considérable, avec 35 % des conseils formés en 2023, contre seulement 13 % en 2021.
- Développer des stratégies durables adaptées aux défis spécifiques de chaque entreprise.
- Comprendre les risques et opportunités liés au climat et à la durabilité.
- Engager les parties prenantes sur les questions de responsabilité sociale.
- Incorporer les principes ESG dans la planification stratégique et le reporting.
- Répondre efficacement aux attentes réglementaires et sociétales croissantes.
Cette tendance affirmative vers une gouvernance éclairée et proactive se traduit par une meilleure préparation à gérer les transitions écologiques et sociales imminentes. Plus de la moitié des conseils d’administration du CAC 40 ont organisé au moins une formation sur ces thématiques entre 2021 et 2023, démontrant un engagement sérieux envers l’apprentissage continu et l’adaptation aux nouvelles normes.
La formation continue est désormais au cœur des stratégies de gouvernance responsable.
L’évolution du partage de la valeur dans les grandes entreprises
Le concept de partage de la valeur a pris de l’ampleur au sein des entreprises du CAC 40, avec une communication accrue sur ce sujet. En 2024, 82,5 % des entreprises ont partagé des informations quantifiables sur le partage de la valeur, marquant une nette progression par rapport aux années précédentes. Cette tendance est en partie due à la transposition législative de l’accord national interprofessionnel (ANI) de 2023, qui a catalysé ce mouvement.
Cette évolution montre que le partage de la valeur n’est pas seulement une question éthique mais aussi une composante stratégique de la communication financière. Les entreprises cherchent non seulement à maximiser les retours pour leurs actionnaires mais aussi à renforcer leur licence sociétale d’opérer en étant transparentes sur la redistribution des bénéfices générés. Ce changement suggère un alignement croissant entre les objectifs économiques et sociaux au sein des conseils d’administration français.
Les comités de gouvernance renforcent la transparence et l’efficacité
La création de comités dédiés aux questions de gouvernance s’est imposée comme un levier majeur pour renforcer la transparence et l’efficacité décisionnelle au sein des entreprises du SBF 120. En 2024, 53 % des conseils ont établi un tel comité, témoignant d’une volonté d’améliorer continuellement les standards de gouvernance.
Ces comités ne se limitent pas à superviser les normes de gouvernance mais s’engagent aussi dans les domaines de la nomination et de la rémunération, reflétant une approche holistique. Leur rôle s’étend à garantir que les meilleures pratiques soient non seulement suivies mais aussi innovées, assurant ainsi que les entreprises restent à l’avant-garde des pratiques éthiques en termes de gouvernance d’entreprise.
Progression de la mixité dans les conseils mais présidences encore inégales
La diversité dans les conseils d’administration du SBF 120 a continué de progresser, atteignant presque la parité avec 47% de présence féminine. Cette évolution est soutenue par la loi Copé-Zimmermann de 2011, qui a été un catalyseur pour améliorer la diversité de genre dans les sphères dirigeantes des entreprises françaises.
Mais malgré ces avancées, l’accès aux postes de présidence reste disproportionnellement faible pour les femmes, avec seulement 11,7% d’entre elles occupant ces positions au sein du SBF 120 en 2024. Ce déséquilibre souligne le besoin persistant de pousser pour une égalité accrue dans les rôles de leadership, afin que la diversité observée au niveau des conseils se reflète aussi dans leurs présidences.